Souffrant d’une enfance douloureuse,Kimiko Yoshida puise sa force d’inspiration dans l’expérience de son enfance qui lui sert de dépositaire d’expression artistique. Elle exprime ses hantises de petite fille qui se révèlent dans ses autoportraits tout en orientant sa recherche artistique sur la place de la femme dans la société avec comme figure de proue, l’image de la mariée. Photographe, créatrice de mode, Yoshida se sent aliénée face à sa rencontre avec l’occident qui a fasciné son art. La japonaise entame une aventure photographique qui se situe entre le figuratif et l’abstrait avec un bord de métaphysique. Consacré à la représentation de soi en délaissant un moi unitaire et authentique et multipliant l’identité par le moyen d’un jeu artistique, l’autoportrait contemporain de Yoshida devient un objet esthétique dont la nouvelle destination est la déconstruction identitaire. En Mariant l’esthétique de l’Est et de l’Ouest, l’art de Yoshida s’inscrit dans un aspect de mondialisation qui fusionne cultures, mythes, religions et mode. Cette tendance artistique répond bien à la question que Yoshida se pose « Combien je-suis ? ». Une question qui traduit un désir de créer qui se veut.
